Il y a 3 ans, j'ai mis mon nez dans un verre de Gramenon blanc. Depuis, "je bois ... systématiquement" ! Pour un premier contact avec le milieu des "natures", j'aurais pu plus mal tomber. Et puis, çà été l'escalade ... Les rouges bien entendu, mais surtout les blancs : Valette, Villemade, Mosse, Puzelat, Richaud, ... Cette passion me dévore.
Il y a 2 ans, j'ai lancé DandyStore avec Michel. Lui aussi était présent pour l'initiation au Gramenon, lui aussi il aime le blanc et il a d'ailleurs passé la soirée avec la main sur la carafe du dit Gramenon ! Cette passion me dévore également.
Nous avons voulu DandyStore comme un lieu d'épanouissement de notre passion pour le beau vêtement, la belle tenue, l'élégance, l'accessoire, le détail qui change tout.
Les vins que je bois et que j'aime depuis ces 3 années me renvoient évidemment vers les images d'élégance qui peuplent mes pensées et vers les jolies photos piquées çà ou là sur le net, dans les vitrines et dans les livres.
Très prétentieusement, je vais me lancer dans un parallèle entre quelque uns de ces vignerons que j'aime, qui m'inspirent, et ces images d'élégance que j'aime.
Pour la plupart, je ne les connais pas, ou très peu. Ce sont leurs vins qui me parlent. J'ai déjà croisé certain d'entre eux grâce à la complicité de Gilles, qui les connait bien et porte la bonne parole des "natures" depuis de nombreuses années. Qu'ils ne m'en veuillent pas, dans les images que je me fait d'eux à travers leurs vins, et qui sont forcément fausses.
A tout seigneur tout honneur. Mosse est un très grand élégant. Sans doute beaucoup plus qu'un dandy. Il est raffiné, il est expressif, il est extraverti. Il porte des couleurs vives, du tweed au printemps, des chaussures bicolores en été. Son tailleur est son ami intime, ils achètent les étoffes ensemble. Il est pointu dans ses choix. Pour moi, la grande classe.
Villemade est un Monsieur. Il porte un trois pièce sombre, un oeillet rouge à la boutonnière, un melon. Son tailleur loge à Savile Row. C'est le banquier de sa majesté version 1910.
Puzelat est un esthète. Il est volage, il mélange, il essaye, il se trompe parfois mais le lendemain, il est majestueux.
Les compères des "Griottes", ceux là, sont deux lascars. Mal rasés, jean vintage, mais Arca en grande mesure aux pieds ! Les bad boys font aussi partie du paysage et c'est tant mieux.
Valette, c'est la Riviera, celle de San Remo, pas celle de Menton ! Son épaule est napolitaine, son allure est décontractée, il ne porte que des cravates en tricot, son bottier ne sait plus quoi inventer pour alléger la ligne de ses souliers. Vous le croyez insouciant, il est très sérieux. La précision est son crédo. Un moteur allemand dans une carrosserie italienne.
Richaud, c'est le sportwear des années 30, la casquette en tweed, un large pantalon, un débardeur très ouvert. Son habilleur porte les initiales MG ...
Chaussard, c'est la subtilité, la nuance, le détail, la superposition savante des motifs et des couleurs. On ne se retourne pas quand il passe, on s'arrête pour le regarder passer.
Gioan, c'est la discrétion, l'effacement, les années 60, les coupes étroites, les couleurs strictes. Rien dehors, tout dedans. C'est Cary, c'est Sean.
Metras, c'est l'homme en noir. Cape, canne et grand chapeau. Il ne fait pas peur, il intrigue, il questionne. Il est d'un siècle qui n'existe plus. Son élégance est surannée, désuète ? Non, c'est un roc, une pierre de fondation.
Lassaigne, c'est le formal wear, la tenue du soir, le smoking, le col châle, les vernis à noeud en gros grain, le papillon velours. Un peu cliché ? Non, ce grand champagne ne peut être associé selon moi qu'à une vraie tenue de soirée.
La liste n'est bien entendu pas exhaustive. Ils sont à la fois nombreux et si peu à fournir tant d'efforts pour notre plaisir. Il y a beaucoup d'élégance dans leurs produits.
Dans la mode comme dans le vin, je me laisse porter, j'observe, j'apprends. Je n'ai qu'une seule certitude : ce que je bois et ce que je porte me plait. On me dit "c'est bon", je goûte. On me dit "ce n'est pas bon", j'écoute.
Photo : source
http://www.morethanorganic.com/
Après un long temps de lecture (je ne lis pas vite), je viens de terminer l'excellent ouvrage de Frédéric Rouvillois "Histoire du Snobisme". Cet ouvrage est très impressionnant car extrêmement documenté. Des centaines, sans doute des milliers de références ! Il est en premier lieu fort intéressant et instructif. Bien entendu, le dandy en prend pour son grade ! Une bonne petite remise en place ne fait pas de mal. Je cite notamment "... qui voit dans le dandy "un monstre de fatuité" prêt à s'affubler "des vêtements les plus ridicules" dès lors qu'ils sont anglais ou qu'ils en ont l'apparence" ... C'est vraiment drôle. Un bon moment à partager avec sa conscience et ses manies.
